lundi 1 décembre 2014

Le gène “Candide”

     Je me rend compte que certaines personnes ont le gène Candide. Ceux et celles qui ont lu Voltaire me comprendront. Pour les autres, Candide est un personnage de roman pour qui tout va toujours pour le mieux dans le meilleur des monde. Candide pratique l'optimisme extrême et les gens qui ont le gène Candide font de même. Peu importe les tuiles qui leur tombent sur la tête, tout va toujours bien. La voiture brise?  C'est pas grave, c'est l'occasion de prendre une marche!  Ils se font une entorse en marchant?  C'est pas grave, ils ont toujours rêvé de marché avec des béquilles!  Ces gens sont toujours heureux. Ils ont toujours le sourire accroché au visage peu importe ce qui arrive.

     Moi, ce fameux gène, je ne l'ai pas. J'ai plutôt hérité du gène “réaliste” : quand ça va bien, je sais le reconnaître, mais quand ça va mal aussi. Ce n'est pas par manque d'effort de ma part. J'essaie tant bien que mal de rester positif, mais rendu à un certain point, ça lâche et je me rend à l'évidence : ça va tout simplement mal. De prétendre autrement serait hypocrite de ma part, envers les autres et surtout envers moi-même.

     Comme ce que je vis présentement, par exemple. J'espérais vraiment décrocher le poste au CLSC, mais non, je ne l'aurai pas.  Disons donc que le moral n'est pas au beau fixe et que les choses ne vont pas très bien.  Un p'tit peu tanné des tuiles sur la tête, je vous avoue humblement.

     Oui, j'ai un petit emploi pour le moment (je travaille comme caissier dans un Dollarama pour la période des fêtes - 40 heures/semaine debout devant une caisse enregistreuse), mais soyons franc, je ne nagerai pas dans le cash à Noël. J'ignore même si je pourrai me payer un petit cadeau de moi à moi avec beaucoup d'amour. Mais bon, pour le moment j'ai un emploi et c'est déjà ça, je ne me plaindrai pas trop (vous voyez, je sais reconnaître les bonnes choses quand elles arrivent!). Par contre, je n'ai pas très hâte au mois de janvier qui risque fort d'être assez pénible. Dieu sait que janvier n'est pas le mois idéal pour la recherche d'emploi. C'est bien connu qu'en janvier les choses se tranquillisent partout.


     Et j'ai beau essayé de me répéter en mantra que les choses vont aller mieux, rien n'y fait. Ça ne colle pas car je n'ai pas le gène Candide. Alors oui, je suis inquiet pour mon avenir. Oui, j'ai peur de finir mes jours sur le BS. J'ai 49 ans, j'ai de bonnes raisons d'avoir cette peur. Oui, j'ai peur de ne pas me retrouver un emploi (un bon emploi qui paye raisonnablement), oui j'ai peur de tout perdre et de me retrouver à la rue.  Oui je sais, j'ai ma famille et mes amis(es), mais ils ne peuvent m'aider que jusqu'à un certain point, soyons réaliste, s.v.p.

    Oh, je ne dis pas que je ne serai jamais heureux. Je crois encore, malgré tout, que j'ai droit au bonheur comme tout le monde. Mais présentement, ça ne va pas bien et je suis incapable de voir les choses autrement. 
 

     Alors désolé pour ceux et celles qui aimeraient me voir constamment heureux et enjoué.  Que voulez-vous? Au risque de me répéter, je n'ai pas le gène de Candide et je ne l'aurai jamais.

Je suis tanné. De tout.

  Je suis tanné. De tout. Je suis tanné de ce monde dans lequel on vit où l'intelligence et le gros bon sens disparaissent, laissant d...