2010 - J'entame la décennie en tant que proche aidant. J'ai maintenant accepté mon rôle et j'ai bien l'intention de mener à bien ma mission quoi qu'il en coûte. Trois ans plus tard en juillet 2013, je suis assis tout près de ma mère alors qu'elle rend son dernier souffle. Heureusement, ma nièce Stéphanie est à mes côtés lors de cette épreuve. Oui, j'ai bel et bien pris soins de maman jusqu'à la toute fin. Une de mes grandes fiertés, mais dont je garde encore à ce jour des séquelles.
Les années qui suivront seront consacrées à un long et souvent pénible processus de guérison. Je dois faire mon deuil et guérir d'une lourde dépression. La thérapie aide, mais malgré tout, en 2015 je sombre au plus bas. Je suis dans mon salon et j'ai devant moi un cellulaire et un couteau exacto. Pour une raison que j'ignore encore, je choisis le cellulaire et contacte le Centre de Crise de Québec où j'irai me réfugier quelques jours. Au même moment, je décroche un nouvel emploi. Au processus de guérison s'ajoute une réinsertion sociale, mon travail de proche aidant m'ayant isolé durant de longues années. Au cours de cette période, je fais aussi de belles rencontres qui joueront un rôle capital dans ma guérison. Julie Bélanger, qui m'accueille sur le plateau de Ça Finit Bien La Semaine comme un vieil ami. Julie Houle qui prends quelques fois le temps de m'écrire en privé afin de savoir comment je vais. Véronique Cloutier pour qui je deviens "Mon Chris Paquet!" et avec qui j'échange régulièrement sur les réseaux sociaux et en privé et Martin Petit qui voit en moi un talent pour l'humour et qui m'encourage à continuer dans cette veine. C'est d'abord au travers de leurs yeux que Christian Paquet à recommencé à exister et je ne les remercierai jamais assez.
Les années passent, mon sens de l'humour revient, je reprends de la vitesse avec mes réparti. Lentement, les mauvais jours deviennent moins nombreux que les bons et je constate ma guérison. C'est à ce moment que je croise Marie-Andrée qui participe elle aussi à ma guérison à sa façon. Elle me sors de chez moi, me sors de ma coquille. Elle met la touche finale à cette guérison et je lui en serai éternellement reconnaissant. Mon tatouage de point-virgule, symbole de ma guérison, est son oeuvre.
Arrive mai 2018. Je travaille maintenant en pharmacie où je côtoie des gens qui m'acceptent comme je suis avec mes qualités et mes (nombreux) défauts. Et c'est une chance car dans les mois qui suivirent, mon frère aîné Daniel décède. Ce fut soudain, ce fut un choc. C'est grâce en grande partie aux Manon, Christiane, Sophie-Rose, Emie, Maïka, Marie-Pierre et Nathalie (pour ne nommer qu'elles) que je passe au travers et je les remercie du fond de mon cœur.
2019 sera plus agitée. J'hérite d'un rôle que je ne désire pas jouer et on abuse souvent de ma gentillesse et de mon professionnalisme. Le bouleversement est tel que je sens venir une rechute à ma dépression. Heureusement c'est aussi durant cette année que je décroche 2 contrats d'écriture où on reconnaît mon talent pour ce domaine, plus particulièrement pour l'écriture d'humour. Ça m'aide à tenir le coup jusqu'à l'arrivée de Marcus et Gabriel à la pharmacie. Deux chics types, deux pros qui deviendront aussi de bons amis. Ils allègent mon fardeau tout en reconnaissant mon travail et mon expérience. Je me sens mieux, je me sens revalorisé. Ajoutons à cela un regain de santé et une magnifique rencontre et 2019 se termine plus en douceur.
2020 arrive, autre année, autre décennie, autre Christian qui se prénomme désormais Chris afin de se démarquer du vieux Christian. Oui 2020 s'annonce bien. Et ça fait du bien.
samedi 28 décembre 2019
dimanche 20 octobre 2019
Expérience que j'aimerais voir à GÉNIAL!
Stéphane Bellavance - Re-bienvenue à Génial! Alors Martin, la prochaine expérience porte sur la politique?
Martin Carli - En effet Stéphane, on pose la question suivante : qu'arrive-t-il à un politicien si on le place en campagne électorale?
A) Il multiplie ses apparitions publiques en souriant et en serrant le plus de mains possible?
B) Il se présente comme champion des causes les plus populaires du moment? Comme l'environnement, par exemple.
C) Il promet tout à tout le monde sans se soucier des contradictions entre ses nombreuses promesses, ni même pour le coût de ces promesses?
SB - Ouf! Choix difficile Martin, mais les deux équipes ont voté, et veulent savoir quelle la bonne réponse?
MC - Ben voilà Stéphane, c'était une question piège car la bonne réponse est D) Toutes ces réponses!
En effet plusieurs études ont prouvées qu'en campagne, la plupart des politiciens sont prêts à tout pour être ré-élus. Les scientifiques appellent ce phénomène "l'instinct de survie politique". Le politicien tient à rester le plus longtemps possible au pouvoir, oui, continuer à faire ce qu'il veut durant son prochain mandat, (en prenant bien soins d'oublier toutes ses promesses!) Aussi pour s'assurer d'avoir ainsi une belle pension bien entendu, mais aussi et surtout pour établir le plus de contacts possible avec le privé afin d'avoir un emploi de rêve s'il n'est pas ré-élu ou si il décide de quitter la vie politique.
Voilà Stéphane, malheureusement, nos deux équipes sont perdantes, comme la majorité de la population au lendemain des élections.
mercredi 11 septembre 2019
Celui que je suis
Je ne suis pas l’être que j’aurais pu être
Celui que j’aurais dû être
J’ai trop souvent rêvé à un autre moi
Délaissant celui qui vivait sous mon toit
Je vécu ma vie en espérant la chance
N’ayant pas de patience pour la persévérance
Voulant finir avant que tout commence
Présentant une résilience qui n’était que faïence
J’aurais pu être auteur ou humoriste
Écrire des histoires drôles ou des romans tristes
J’aurais pu être enseignant ou professeur
Encourageant maints élèves à être meilleurs
J’aurais même pu être un bon papa
Tenant mon enfant par la main, admirant ses p’tits pas
Mais il n’y a pas de place pour ça
Lorsqu’on ne pense qu’à soi
J’ai vécu en collectionnant les regrets
Reléguant mes fiertés à un petit sachet
J’ai eu des histoires de Cendrillon
Comprenant trop tard que tout n’était que fiction
Comprenant trop tard que tout n’était que fiction
Je regarde en arrière et vois tous ces chemins
Qui menaient à bien d’autres destins
Mais trop paresseux je remettais tout à demain
Préférant rire et m’amuser comme un gamin
Je regarde en arrière et vois tous ces hommes
Tous ces hommes que j’aurais pu devenirN’ayant plus en main pour mon avenir
Que ces nombreux regrets dont je suis la somme.
samedi 31 août 2019
Automne
Je vois l'automne qui se pointe le nez
Fidèle au poste, à son calendrier
Il amène avec lui ses couleurs si jolies
Et sa douce mélancolie
Encore une fois nous marcherons ensemble un peu
Côte à côte ou à la queue-leu-leu
Revisitant des jours souvent plus heureux
Ornés de mes nombreux nous deux
Les feuilles dorées me rappelleront les chevelures
de mes amours farouches
Celles aux tons de rouge
me rappelleront leurs délicieuses bouches
Je sourirai au ciel azur, à mes proches perdus
Ressentant leur absence douce-amère
Mon frère, mon père, ma mère
Partis trop tôt découvrir l'inconnu
Le vent soufflera les feuilles qui improviseront
un danse sur sa douce chanson
Que j'accompagnerai de quelques longs soupirs
muets et profonds
Je vois l'automne qui se pointe le nez
Comme il le fait depuis que je suis né
Amenant avec lui couleurs, souvenirs
Amours et amis
Me rappelant que oui parfois la vie me sourit
dimanche 28 juillet 2019
Aujourd’hui, ma mère aurait eu 90 ans et en soulignant ce fait, je réalise que cette année je n’ai pas souligné son décès. Et c’est bien ainsi. Je m’explique.
Voyez-vous, ma mère était une “bonne vivante”. Elle aimait être entourée de gens, elle aimait jaser, elle aimait la bonne bouffe et elle aimait rire. Dieu qu’elle aimait rire! Elle souriait presque tout le temps, ce qui m’a d’ailleurs causé problème lorsque j’étais son proche aidant. Imaginez la scène:
J’appelle l’ambulance parce que maman ne va pas bien du tout. Les ambulanciers arrivent et maman les accueille avec un magnifique sourire resplendissant. Les ambulanciers me regardent et me demandent “Vous êtes certain qu’elle est malade?”
Je vous jure, c’est arrivé à plusieurs occasions.
Y’a pas longtemps, quelqu’un m’a dit que sur une des dernières photos de ma mère, elle dégageait une belle sérénité. C’est vrai. Elle avait même atteint un niveau de sagesse qui est encore hors de ma portée et que je doute pouvoir même approcher un jour. Je me souviens que lorsque l’oncologue nous a annoncé qu’elle avait un cancer et que ses jours étaient comptés, je l’ai pris plutôt mal alors que maman a encaissé la nouvelle de façon stoïque. Tellement que je doutais même qu’elle ait bien entendu le terrible diagnostic. Lorsque je lui ai expliqué ce que le médecin venait de dire (cancer du foie, environs 2 ans - 3 peut-être à vivre), elle s’est tourné vers moi et m’a dit ceci :
Christian, j’ai entendu et j’ai compris. Mais j’ai 84 ans. J’ai eu une bonne vie. J’ai été heureuse avec ton père, on a eu 4 beaux enfants qui nous ont donné plein de p’tits-enfants et d’arrières-petits-enfants. J’ai voyagé, j’ai profité de la vie, j’peux pas me plaindre. C’est pas grave que ça finisse un jour tu sais…
J’suis resté bouche bée. Que pouvais-je ajouter? Elle avait raison.
Et c'est cette anecdote qui me ramène au fait que je souligne aujourd’hui la naissance de Céline Paquet (née Kirouac) le 28 juillet 1929 et que c’est ben correct de ne pas avoir souligné son décès. Car ce qu’il faut se rappeler de ma maman bien aimée, ce n’est pas qu’elle soit décédée, mais bel et bien qu’elle ait vécu.
Et c'est cette anecdote qui me ramène au fait que je souligne aujourd’hui la naissance de Céline Paquet (née Kirouac) le 28 juillet 1929 et que c’est ben correct de ne pas avoir souligné son décès. Car ce qu’il faut se rappeler de ma maman bien aimée, ce n’est pas qu’elle soit décédée, mais bel et bien qu’elle ait vécu.
Bonne fête mom!
J’t’aime!
J’t’aime!
dimanche 16 juin 2019
Tu ne m'appelleras jamais papa
Tu ne m’appelleras jamais papa
Je ne tiendrai jamais dans ma main tes p’tits doigts
Je ne verrai jamais tes beaux sourires
N’entendrai jamais tes doux fou-rire
Je ne becquerai jamais tes p’tits bobos
Je ne verrai jamais tes dessins si beaux
Je ne t'emmènerai jamais à l’école
N’entrerai jamais dans les jeux de ton imagination folle
Je ne verrai jamais ta première peine d’amour
Ne te dirai jamais qu'amour ne rime pas tout l'temps avec toujours
Et qu’il faut croire qu’il arrivera un jour
Quand tu t’y attendras le moins, dans l’détour
Je ne te verrai jamais aller à ta première job
Je ne te soutiendrai jamais quand le bonheur fera son snob
Je ne t’expliquerai jamais ce qu’est la vie
Comment les p’tits bonheurs se cachent souvent parmi les gros soucis
Je ne te verrai jamais faire ton long chemin
Tu ne verras jamais la fierté dans mes yeux de te voir créer ton destin
Je ne te verrai jamais avoir ta propre famille
Je ne tiendrai jamais dans mes bras ma petite-fille
Tu ne m’appelleras jamais papa
Je ne becquerai jamais tes p’tits bobos
Je ne verrai jamais tes dessins si beaux
Je ne t'emmènerai jamais à l’école
N’entrerai jamais dans les jeux de ton imagination folle
Je ne verrai jamais ta première peine d’amour
Ne te dirai jamais qu'amour ne rime pas tout l'temps avec toujours
Et qu’il faut croire qu’il arrivera un jour
Quand tu t’y attendras le moins, dans l’détour
Je ne te verrai jamais aller à ta première job
Je ne te soutiendrai jamais quand le bonheur fera son snob
Je ne t’expliquerai jamais ce qu’est la vie
Comment les p’tits bonheurs se cachent souvent parmi les gros soucis
Je ne te verrai jamais faire ton long chemin
Tu ne verras jamais la fierté dans mes yeux de te voir créer ton destin
Je ne te verrai jamais avoir ta propre famille
Je ne tiendrai jamais dans mes bras ma petite-fille
Tu ne m’appelleras jamais papa
Je ne tiendrai jamais dans ma main tes p’tits doigts
Le destin n’a pas voulu que je sois père
Mais si seulement je pouvais revenir en arrière….
Le destin n’a pas voulu que je sois père
Mais si seulement je pouvais revenir en arrière….
mercredi 30 janvier 2019
Pourquoi Bell Cause est aussi ma cause.
Juillet 2013, ma mère vient tout juste de décéder et un long et pénible deuil s’ajoute à une dépression qui me hantait depuis plusieurs années déjà. Difficile de ne pas sombrer dans la dépression quand on sait qu’on mène un combat perdu d’avance pour un être aimé et c’était bel et bien ce que je faisais depuis plus de 5 ans, 24 heures sur 24, 7 jours/semaine. Croire que ma mère aurait pu prendre du mieux malgré tous les maux dont elle souffrait aurait été naïf de ma part.
Les années qui suivirent furent très difficiles. Je devais me trouver un autre appartement, un emploi, vivre mon deuil et soigner ma dépression. J’ai failli ne pas y arriver. En perdant ma mère dont j’étais le proche aidant, j’ai aussi perdu ma raison d’être. J’ai vécu pendant plus de 5 ans en totale abnégation. Christian n’existait que pour prendre soin de sa maman. Le concept de prendre soin de moi-même m’était presque devenu étranger (il équivalait à de l’égoïsme, tout simplement).
Ce n’est pas un secret, j’ai considéré le suicide à plus d’une occasion. Je me souviens d’un jour où j’avais devant moi mon cellulaire et un exacto et j’hésitais entre les deux. J’ai choisi le cellulaire, mais tout en gardant très longtemps l’exacto à portée de main.
J’ai décidé de me battre malgré cette question qui me taraudait constamment : pourquoi suis-je encore ici? J’ai fais ce que je devais faire, j’ai pris soin de ma mère jusqu’à la toute fin, alors pourquoi rester? Je vous l’avoue, cette question je me la pose encore et je n’ai toujours pas trouvé de réponse, du moins pour le moment. Tout ce que je sais c’est qu’une petite voix m’encourage à continuer et je préfère l’écouter plus qu’écouter mes pulsions plus sombres.
Je vis maintenant en me disant que je mérite les petits bonheurs que je trouve sur ma route. Je me laisse un peu porter par le destin et pour le moment, j’aime la route qu’il me trace. Je continue à écrire mes jokes sur Twitter et Facebook et même si je suis conscient que je n’ai pas le talent de nos humoristes et scripts, il m’arrive parfois de viser juste et de vous faire rire, de vous faire oublier vos problèmes, ne serait-ce que pour quelques minutes et pour le moment, c’est ma raison d’être et ça me convient amplement.
Chris Paquet
J’ai décidé de me battre malgré cette question qui me taraudait constamment : pourquoi suis-je encore ici? J’ai fais ce que je devais faire, j’ai pris soin de ma mère jusqu’à la toute fin, alors pourquoi rester? Je vous l’avoue, cette question je me la pose encore et je n’ai toujours pas trouvé de réponse, du moins pour le moment. Tout ce que je sais c’est qu’une petite voix m’encourage à continuer et je préfère l’écouter plus qu’écouter mes pulsions plus sombres.
Je vis maintenant en me disant que je mérite les petits bonheurs que je trouve sur ma route. Je me laisse un peu porter par le destin et pour le moment, j’aime la route qu’il me trace. Je continue à écrire mes jokes sur Twitter et Facebook et même si je suis conscient que je n’ai pas le talent de nos humoristes et scripts, il m’arrive parfois de viser juste et de vous faire rire, de vous faire oublier vos problèmes, ne serait-ce que pour quelques minutes et pour le moment, c’est ma raison d’être et ça me convient amplement.
Chris Paquet
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