mardi 6 février 2024

Je ne suis pas une être social comme vous.

 

    Je ne suis pas une être social comme la plupart d'entre vous. Certains seront surpris de lire ça, mais c'est la pure vérité. Je ne suis pas anti-social, mais j'ai une énorme difficulté à approcher les gens et je ne fonctionne pas très bien en groupe.

    Il y a plusieurs raisons à ça. Certaines justifiées, d'autres non, mais dans tous les cas, il est trop tard pour que je puisse changer.

    Lorsque j'avais 2 ans, mes parents ont déménagé à Thetford Mines pour le travail de mon père. Mes premiers souvenirs me viennent de cet endroit.

    Pour ma famille, ce ne fut pas une grosse affaires. Déménagement, changement d'école pour mes frères, pas trippant mais pas colossale comme épreuve car ils se sont vite trouver de nouveaux amis à l'école.

    De mon coté, c'était diffèrent. Très diffèrent. Il n'y avait AUCUN enfant de mon âge dans les environs. Mon père étant sur la route et mes frères, déjà ados étaient occuper avec l'école et leurs amis. Donc ma seule amie et compagne de jeu fut ma mère. Pendant deux ans, j'ai été pratiquement seul, avec ma mère comme seule personne avec qui socialiser et comme elle devait aussi s'occuper de la maisonnée, j'ai aussi passer beaucoup de temps seul. Donc cette socialisation que vous et vos enfants ont eu grâce à leurs amis, la garderie et la maternelle, je ne l'ai jamais eu et cela à fait de moi un enfant sauvage.

    Vous ne me croyez pas? Lorsque mes parents ont déménagés au Saguenay, c'était en hiver. Nous avions maintenant une cour arrière et ma mère était bien heureuse de m'habiller en m'envoyer jouer dehors pendant qu'elle aménageait la maison. Un fois dehors, tout allait bien jusqu'à ce que mes deux voisins viennent me voir. J'ai paniqué, crier, sacrer un coup de pelle à l'un deux et rentré en braillant dans la maison. J'avais peur de ces deux enfants. Ca m'a pris du temps à les laisser s'approcher et comme l'un deux était obsédé par la comparaison de nos pénis, disons que mon lien de confiance envers les ''amis'' partait bien mal.

    J'ai malgré tout réussi à m'intégrer un peu grâce à l'école éventuellement. J'aimerais vous dire que tout s'est arranger, mais non.

    Je vous rappelle que je ne vivais qu'avec des adultes. Arrivé au Saguenay le frère qui me précède avait déjà 14 ans. Lui ainsi que mes deux autres frères avaient musique et filles en tète. Le petit frère n'était plus cute, mais une nuisance. Surtout que j'était gâté et ca ne plaisait pas à tous. À preuve, on me le reproche encore maintenant 53 ans plus tard. Sans vouloir me justifier, MES PARENTS m'ont gâté. Je n'ai fais que dire oui et profiter de la chose je l'avoue. Je vous mets au défi d'offrir du barre de chocolat ou un petit gâteau à votre kid de 5 ans juste pour voir si il vous répondra ''Non, mère, vous me gâtez trop , je ne peux accepter ce cadeau'' ou si il prendra simplement la barre de chocolat en souriant.

    Pour attirer l'attention dans un monde d'adulte (oui, après tant d'année à être le bébé de la famille, le besoin d'attention était toujours la), j'ai du m'adapter. Je n'avais pas de talent particulier, mais j'aimais déjà l'humour et réussissait parfois à capter leur attention avec un bonne joke.

    À l'école, ça fonctionnait moins bien. Mes compagnons de classe m'appelait l'intellectuel parce que mes blagues étaient trop adultes pour eux. Pipi, caca, tetons, très peu pour moi même à cet âge.

    Ce n'est que vers le secondaire 4 que j'ai commencé à être drôle pour les gens de mon âge. Je n'avait rien changer à mon humour. C'est eux qui avaient enfin atteint l'âge et la maturité pour comprendre mes jokes. Ça peu sembler prétentieux, mais c'est exactement ce qui s'est passe.

    Alors vous comprendrez que l'école ne fut pas facile côté social pour moi. Aller à l'école, c'est faire partie d'un ou des groupes. Au risque de me répéter, je ne suis pas bon en groupe. Je suis timide. L'humour est normalement un excellent brise-glace, mais comme mon humour n'était pas compris, ce fut difficile. J'ai réussi a trouvé des amis, mais des que ca dépassait 3 personnes, je m'éloignais ou quittais tout simplement.


Tous ces évènements ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui.

    Je suis solitaire. Je suis très timide. J'ai de la difficulté en groupe, j'ai toujours peur d'offusquer ou de faire de la peine. Je n'ai plus grand confiance en personne. J'ai perdu tant d'amis, j'ai été blessé si souvent – par des amis qui m'avait pourtant dit qu'ils ne me quitteraient jamais, que notre lien était solide. Ces amis furent les pires car je les ai cru. Et je sens ce même processus en cours ici avec certains d'entre vous. Je sens que certains prennent lentement leur distances.

    Je le comprends et je n'en veux à personnes : Un ami de perdu, ça passe. Deux ou trois, c'est possible, on change tous un peu. Lorsque rendu à la dizaine, je me dis que ces moi le problème, tout simplement.  Je suis peut-être trop lourd, trop dépendant ou tout simplement de trop.  Peu importe, le résultat est le même : je me retrouve seul avec un sentiment d'échec.

    Alors voilà, ça c'est moi. Je ne sais pas comment approcher les gens (sauf dans les cas ou je dois le faire (travail, etc.) et je ne sais pas comment garder mes amis.

    Je ne vous inviterai jamais nulle part, n'ayez crainte. Pour faire ca, je devrais vous contacter (j'ai un peur bleue de déranger), m'assurer que je ne vous déranger pas (si je dérange, je ne rappelle plus) et vous inviter à quelque part (ce que je ne ferai pas, car pourquoi voudriez-vous passer du temps avec moi?)

    Pour les gens qui croyaient que mon salut se trouve dans le développement de ma vie sociale, oubliez ça. Les obstacles (lire ''blocages'') sont énormes et je n'aurai jamais la force, ni la motivation pour les franchir...

lundi 5 février 2024

C'est pas gai comme lecture, mais c'est comme ça. Désolé.

 

    Au moins 2 ans que je traîne cette dépression.  2 ans à tenter de survivre, 2 ans à devoir piler sur mon orgueil et accepter la charité d'autrui.  2 ans à vivre avec un cerveau embourbé d'idées noires, de culpabilité, de questionnements sans réponses et de peurs constantes.  Le seul temps où j'ai une pause, c'est lorsque je fume de la marijuana le soir.  Je n'en suis pas fier, j'ai même honte d'être aussi faible et ne pas pouvoir résister à la chose et je refuse de me geler la face à longueur de journée pour faire croire que je vais bien.

    La seule bonne chose durant ce long passage dans les limbes ou le purgatoire (appelez ca comme vous voulez) est que j'ai réfléchi.  Beaucoup.  Ça m'a permis de comprendre bien des choses qui explique en partie pourquoi je suis encore en dépression.  J'ai même compris le pourquoi de mes difficultés en situation sociale et que ça n'aide en rien ma guérison.

    Tout d'abord, cette dépression n'est pas ma première.  En fait j'en suis à ma 4ème.  La première remonte à 1972.  J'avais 7 ans.  Mon grand père est décède d'un infarctus devant ma famille et moi.  Suite à ca, j'ai raté 60 jours d'école, passant mes journées à brailler chez moi.  Mais bon, à l'époque la santé mentale et la psychologie pour enfant étaient pratiquement inexistantes, donc aucune mesure n'a été prise pour m'aider.

    La seconde est survenue suite au décès de mon père en 1986.  À l'enterrement de papa, mon frère m'a dit que c'était maintenant à moi de prendre soin de maman (dans un famille normale, ça aurait été les 4 frères, mais passons).   Résultat : j'ai tellement bien pris soins de ma maman que je n'ai pas fait mon propre deuil et ca m'a rattrapé 1 an plus tard quand j'ai plongé dans une autre profonde dépression.

    La 3ème bien entendu, c'est celle qui a suivi le décès de ma mère. J'ai failli ne pas y survire. Sans être un rechute de cette dépression, celle que je vie présentement en découle directement.  Je ne me suis jamais remis de cette période de ma vie.  Je ressens encore énormément de culpabilité, de colère, de tristesse et surtout de l'épuisement.  Claudette Dion a dit dernièrement à Zénith que ce n'est pas tout le monde qui peut être Proche Aidant et mon problème vient probablement de là : je n'était pas fait pour être proche aidant, mais je l'ai quand même fait.  Parce que c'était ma mère et je l'aimais.  Et ça m a détruit au point où que je n'ai plus la force, ni la motivation de me reconstruire.

    D'ailleurs je cherche cette motivation pour continuer depuis le décès de maman. J'ai fait ce que j'avais à faire.  Sans même que ma famille le sache, j'ai sauvé la vie de mon père et de ma mère.  J'ai pris soins de ma mère alors que mon père passait ses dernières semaines à l'hôpital.  Le jour, avec lui, elle gardait le sourire.  Le soir avec moi, elle pleurait et la consolais, me gardant bien de pleurer moi-même pour ne rien ajouter à la sienne.  J'ai ensuite pris soins de ma mère lorsqu'elle est tombée malade jusqu'à son décès.  J'ai aussi tenté d'offrir le meilleur service à la clientèle possible au cours de mes 30 années + en milieu de travail et j'ai faire rire des milliers de gens en espérant leur faire du bien.

    Et maintenant je fais quoi? Je ne peux me reposer. Je dois sois travailler pour avoir de l'argent car sans travail, c'est le stress constant de l'insécurité financière. Trop épuisé pour travailler (le stress me ronge juste à y penser – et des emplois sans stress, ça n'existe pas.), trop stressant de ne pas travailler. Damned if you do, damned if you dont.

    Je n'ai plus de passions. Personne sous ma responsabilité. Plus rien à offrir aux autres. Alors je fais quoi? Faire rire les gens? Mon dieu, le Québec déborde d'humoristes, c'est pas un de moins qui va changer grand chose – surtout que je ne suis pas et n'ai jamais été un humoriste.  Juste un gars avec un sens de l'humour surdéveloppé par des concours de circonstances, rien d'autre.

    La seule raison pour rester en vie, c'est de ne pas faire de peine aux autres. Suis-je donc condamner à souffrir pour ne pas attrister personne?  Est-ce ca la raison qu'on m'offre pour vivre?   Une vie triste et misérable pour le bonheur des autres?  Soyez franc : le feriez-vous?  Sincèrement à ce point-ci, si l'aide à mourir pour les personnes dépressives (oserais-je dire dépressifs chroniques) comme moi, je serais le premier sur la liste.

    Je suis épuisé, je suis malheureux plus souvent qu'autrement et je ne vois rien devant moi pour m'encourager à continuer.  Il serait temps que je quitte***.  Je veux juste me reposer et ne plus déranger personne.



***N'ayez crainte, aucun geste ne sera posé, je suis trop pissou pour passer à l'acte. Mais l'envie de quitter est toujours là.

Je suis tanné. De tout.

  Je suis tanné. De tout. Je suis tanné de ce monde dans lequel on vit où l'intelligence et le gros bon sens disparaissent, laissant d...