vendredi 31 janvier 2014

Vague à lames

     Un jour, alors que je me préparais pour sortir en ville, ma nièce, alors âgée de 6 ans, me demanda :

     « Mon'onc, pourquoi tu te rases? »

     La question me hante encore à ce jour.

     Pourquoi se raser. Oui bien entendu, y a la réponse évidente : parce très peu de gens peuvent porter élégamment une barbe de 18 pieds. En tout cas, c'est pas mon cas. Toutefois, je me réserve le droit de porter la moustache et la barbichette pour une seule et unique raison : une fois totalement imberbe, je ressemble à une grosse poupée bout d'chou de 280lbs. Je dois malgré tout prendre le temps de raser autour de cette barbiche et pour être très franc, je déteste ça.

     Ma première erreur à été de commencer à me raser avec un rasoir électrique. Je n'ai jamais réussi à me faire une belle démarcation de barbe à la Fred caillou. J'me suis pour ainsi dire passée le rasoir dans la face. Littéralement toute la face. C'est pour ça qu'aujourd'hui encore, j'ai de la barbe qui me pousse dans le front.

     Autre chose qui ne m'a pas aidé à développer un amour pour le rasage : l'après-rasage. Lorsque je dus m'imposer le supplice de la lame, les baumes après-rasage n'existaient pas. Je devais utiliser un après-rasage qui, selon le flacon, redonnait fraîcheur au visage. Celui qui a trouvé cette formule est probablement le même type qui a inventé l'expression « ça fera pas mal» chez le dentiste. J'ignorais, jusqu'à ce moment, que fraîcheur était synonyme de brûlure au second degré.

     J'avoue que les choses se sont améliorées depuis. De plus en plus de produits de rasage sont maintenant conçus pour les peaux sensibles. La mienne est si sensible qu'elle pleure en regardant La Voix. Il y a même eu, il y a quelques années de cela, un rasoir à lame qui vibrait pendant le rasage et rendait la chose supposément plus «confortable». Inutile de préciser que je ne l'ai jamais essayé. La dernière chose que je veux faire le matin en me levant, c'est de me passer un lame hyper-tranchante qui tremblotte sur ma carotide. Et soyons franc, mise à part quelque demoiselles masochistes, très peu de femmes opteront pour un vibrateur à lame, alors pourquoi le ferais-je?

     Comme si me raser le visage n'était pas déjà assez désagréable, une de mes ex m'a déjà proposé de me raser le corps au complet. Oui, oui, partout, partout, partout.... Elle reçu un non catégorique. Premièrement, ça me coûte déjà bien assez cher seulement pour la face. Le corps au complet, considérant mon obésité, c'est le prix d'un second loyer. Deuxièmement y a pas de rasoir qui va s'approcher de mes parties intimes, à moins que ce soit pour une urgence médicale et que je sois déjà dans le coma.

     -Pourquoi pas? m'a-t-elle demandé. T'aura pas besoin de le faire, je le ferai pour toi!
     -Es-tu folle? Encore moins!!!
     -Tu me fais pas confiance?
     -Écoute, t'éternues une fois et je deviens juif. Deux fois : on aura pas d'enfant. T'éternues trois fois de suite et le p'tit boutte que t'a coupé devient le « e » ajouté à la fin de mon prénom et tu deviens automatiquement lesbienne.

     Elle n'a pas insisté, mais j'ai quand même dormis d'un sommeil très léger dans les mois qui suivirent.

     Finalement, la plus grosse ironie dans tout ça? Ce qui m'insulte vraiment plus que tout? Je stresse tellement sur cette fameuse question « Mon'onc, pourquoi tu te rases? » que j'en perd mes cheveux...

1 commentaire:

Je suis tanné. De tout.

  Je suis tanné. De tout. Je suis tanné de ce monde dans lequel on vit où l'intelligence et le gros bon sens disparaissent, laissant d...